Sujet: Une couverture que le vent balayera d'un souffle. [ LIBRE. ] Jeu 9 Juin - 0:11
Avoir des esclaves n'est rien, mais ce qui est intolérable, c'est d'avoir des esclaves en les appelant des citoyens. - Denis Diderot -
La chute était longue, horriblement longue, mais le sol était proche, horriblement proche. L'air froid était emplis de petits cristaux de glace qui raclaient la sensible gorge du chaton lorsqu'il respirait. La peur lui tenaillait l'estomac, l'empêchant de hurler, de hurler de tout son cœur, de hurler la peur qui le paniquait et qui mouillait son pauvre pelage de sueur froide qui semblait geler sous ce froid paralysant. Son crâne lui brûlait, semblant sur le point d'exploser, ses yeux ne lui étaient plus d'aucune utilité, fermés, tellement la nuit, la peur, le froid lui brouillait les sens. En dehors du vacarme de l'air sifflant rageusement autour de la minable boule de poils chutant, le cri strident d'une chouette était parfaitement méconnaissable. Le pauvre corps du chaton pivota d'un angle étrange, sa tête se retrouvant subitement attiré par le sol, de sorte à ce que le monde perde de sa rigueur. Le chaton tombait toujours, continuellement, mais savait au fond de lui que la chute était inévitable. Il décida d'ouvrir les paupières, et immédiatement, la neige blanche et gelée lui fonça dessus. Ou plutôt était-ce lui qui fusait vers la moelleuse texture, prometteuse de mort. Soudain, le rejeton su que c'était la fin, et il plissa fortement les yeux, se préparant à l'IMPACT.
Dans un hoquetement, Shoona ouvrit les yeux d'améthyste d'un geste brusque. Son regard parcouru un instant le sol sec et parsemé de paille et foin ; sa gueule était entrouverte, elle hatelait, la respiration sifflante, son haleine brûlante déplaçait quelques peu les échardes de bois posées devant son museau. L'odeur de rongeurs dodus était envahissante, la poussière des herbes sèches entreposées dans la Grange irritait les yeux, le trou béant dans ce plafond, un peu plus au fond de lu bâtiment, faisait rejaillir du plus profond des pensées de la solitaire le souvenir de l'ancienne chef du Sang, Indicible Trahison. Une amie. Son amie. La première amie qu'elle ai eu. Mais aussi la première personne qu'elle ai vu partir non sans ressentir de peine. Alors que la solitaire se levait bruyamment & brusquement de son nid de feuilles et d'ossements de souris, elle laissa ses réflexions dérober sa conscience alors qu'elle commençait sa toilette matinale. Elle entendait les campagnols et autres proies s'agiter aux différentes recoins de la bâtisse, mais l'appétit lui manquait. Shoona roula des yeux en direction de l'entrée béante de la Grange, celles où les Bipèdes faisaient entrer leurs bêtes - moutons, bovins. Tant d'être vivants avaient foulé ce sol où elle se trouvait à présent, certainement même avant que les Clans n'existent où que les Quatre Chênes n'aient entamés leur croissance. Pivotant son crâne vers le plafond de chaume de son chez-soi, La jeune solitaire se posa alors la question : Pourquoi l'endroit était-il si abandonné, à présent ? Était-ce à cause de ces stupides lois qu'aveuglaient les vivants ? Sans Dieu ni loi, tu sera roi. disait le dicton. Shoona avait l'étrange impression qu'elle était la seule à reconnaître cette vérité ! Pourquoi ces matous claniques suivaient-ils à la lettre ces règles sans fondement logique, le Code du Guerrier, la Trève de l'Assemblée, le Clan des Étoiles ... Pures illusions ! cracha la féline à sa propre intention. Les êtres étaient décidément bien minables ; ils ont absolument besoin d'une présence pour les guider sur la voie escarpée de la vie, quitte à créer de fausses croyances. Parfaitement minables.
Décidée de ne pas passer sa journée à laisser sa graisse s'entasser dans son corps, la solitaire se leva pour de bon, et marcha en direction de l'immense porte surplombant toute la Grange. En route.
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Shoona jeta un coup d'oeil par derrière son épaule. Les Hautes Pierres étaient proches, cela ne faisaient qu'un moment que la solitaire avait gravi les immenses roches pour apercevoir cette mer de sable blanc. Pivotant son regard vers ses avants, elle admira avec une pointe d'émotion ce désert. Elle ne se demandait qu'à peine pourquoi ni comment ses pattes avaient décidé de la porter en ce solitaire endroit, lieu où elle ne rencontrerait sans doute personne. Par ailleurs, voulait-elle vraiment rencontrer quelqu'un ? Engager un dialogue ? Une bagarre ? Une relation ? Un instant de compagnie ? Un échange de paroles ? De regards ? Pourquoi, pourquoi aurait-elle besoin d'un contact avec une autre âme que la sienne ? Pourquoi les vivants avaient cet irrépressibles besoin de n'être jamais seule ? JAMAIS, jamais elle ne céderait à cet instinct sans utilité ! Plus jamais...
Chercher son bonheur, c'est chercher une île déserte et minuscule dans une petite barque inconfortable munie d'une seule rame. Le malheur, c'est perdre la rame. La sagesse, c'est comprendre que l'île n'existe pas.
Romain Werlen.
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La chatte rayée se réveilla en sursaut dans un hochet. Ses yeux parcourait hasardement la plaine blanche de sable fin, sa vue étant encore floutée par le sommeil. Puis, pestant contre sa paresse, elle reconnue alors le rocher sur lequel elle s'était assoupie. Elle se leva rapidement, et, sous l'effort de la frustration, elle frotta ses griffes contre la pierre chaude, dans un horrible crissement aigu. Soudain, elle s'arrêta net dans son geste. Quelques choses avait bougé à sa droite. Elle fit volte face, les babines légèrement retroussées, crocs à découvert, prenant soin de laisser ses griffes détractées, et se retrouva alors devant un félin.
Eclat de Diamant Lieutenant
Messages : 12 Date d'inscription : 03/08/2010 Localisation : Lieutenant du Clan du Vent.
Le matin... L'instant où tous les chats se réveillent, s'étirent, et la plupart décident alors de faire leurs toilettes. Mais certains traînent, ne se lèvent pas et continuent de dormir... Le soleil éclairait le camp, et les matous s'apprêtaient à partir en patrouille, ou bien aller chasser. Un chat courait à travers le centre pour se jeter sur le tas de gibiers et entamer une maigre souris, histoire de ne pas être trop lourd pour la matinée. Ils étaient tous trop pressés... Quand au chef, nul ne savait où était-il. Peut-être que la lieutenante était avec, pour organiser les patrouilles ? Non. Eclat de Diamant venait à peine de passer la tête par l'antre des guerriers, ayant encore des restes de mousses sur son pelage. La nuit avait été agréable, douce... Un rêve de coton, de chats qui s'aimaient, avec une fin aussi heureuse que le début. Mais elle savait très bien que cela était impossible. Le monde n'était pas aussi rose que cela, et elle ne le niait pas. Tout au contraire. Elle tentait de l'apprendre aux chatons qu'elle croisait, pour qu'ils soient prêts à la guerre et à voir leurs proches mourir, à peine apprentis, mais déjà plongés dans les ténèbres et l'obscurité... Telle était la vision de la chatte siamoise, qui trottinait vers la sortie du clan, remuant ses grandes moustaches blanches qui lui donnaient un air d'ancienne. Plutôt contente d'aller chasser au lieu de diriger d'autres chats pour vérifier les frontières, elle fronçait à travers l'air froid - pour l'instant, sans doute allait-elle mourir de chaud dans quelques heures - et plissa les yeux quand elle dérapa, déclenchant un grand nuage de poussière. La terre était humide, avec la rosée. Elle miaula quelques phrases que nul ne pouvait comprendre, et elle repartit à l'assaut du paysage, bien décidée à faire une chasse fructueuse. Elle était partie en direction de la Lande, pour attraper quelques lapins. Voilà qu'une de ces boules de poils passait devant elle, ne faisant pas attention à la femelle, qui tenta de lui bondir dessus, et venait de réussir son coup de justesse. Soudain, une grande ombre l'interrompit pendant qu'elle se félicitait elle-même... Il s'agissait d'un simple lièvre, éclairé par le soleil, formant alors une ombre menaçante. N'étant pas intimidée, elle le massacra à son tour, tentant de transporter les deux proies, pour décider au dernier moment qu'elle les enterrerai ici et les récupérerai plus tard, peut-être quand le soleil sera haut dans le ciel.
Elle traversait à nouveau la Lande, cette fois en direction d'un territoire qui n'appartenait à personne. Pas même à un clan, ce n'était pas non plus un lieu trop envahi par les solitaires. Ses pattes passèrent au fur et à mesure de la terre humide à un sable blanc, qui meurtrissait juste un peu ses coussinets. Elle se dépêcha d'avancer, peinant au milieu de cette plaine. Elle se reposait plusieurs fois, avant de s'énerver toute seule et de lancer aux oiseaux un peu plus loin ; - Cassez-vous ! Je veux avancer sans subir vos piaillements. Interpellés par le miaulement de la jeune lieutenante, les volatiles partirent alors sans demander leur reste, préférant cela plutôt que de finir sur le tas de gibiers du Clan du Vent. Elle s'approchait enfin des grands rochers, entourés de quelques plantes qui poussaient malgré le manque d'eau par ici. Escaladant la roche encore une fois avec peine, elle souriait et sourit. Enfin en haut, elle regardait l'horizon, fière d'être arrivée ici. Il était déjà tard... Midi. Le soleil haut dans le ciel. Il fallait qu'elle chasse, et qu'elle rentre déjà au camp. Mais elle ne voulait pas. Trop tôt, pour elle. Sans se soucier de ce que lui dirait le chef, elle sautilla sur place et grimpa encore sur un rocher, pour finalement arriver sur celui qui était le plus haut. Les coussinets abîmés et quelques griffes tordues, elle avait enfin arrêté sa montée inutile. Au moins, d'ici, elle avait une vue totale. Même si elle n'était pas si haut que ça. Elle s'interrogea soudain sur ce que pouvait être la masse grise rayée, à quelques rochers de moins. Prenant son courage en patte, elle tenta de dévaler doucement la pente plutôt raide, et elle arriva alors juste à côté de la mystérieuse masse. Cachée derrière un énième rocher, elle posa d'abord une patte devant elle, puis une autre, pour voir qui était-ce. Une odeur qui n'appartenait à aucun clan... Un solitaire. Ou une solitaire, qui sait. Complètement à découvert, elle s'assit, enroulant sa queue autours de ses pattes. Un air sage et sérieux à la fois, ne retroussant pas les babines, ni ne plissant les yeux. Même si le soleil l'aveuglait un peu... Oui, c'était l'après-midi, finalement. - Eclat de Diamant, Clan du Vent. Et... Toi ? Le vouvoiement n'était pas vraiment ce qu'elle préférait, et elle espérait que l'inconnue ne le prenne pas mal. Elle était ici en paix et pour chasser, après tout...
[Purée... Hm ici, ça ne donne pas beaucoup de lignes, alors j'ai aussi changé l'écriture... Bon... Je n'en ai quand même pas fait beaucoup, de lignes x__x. Nyaah, si j'y arrive, je rajouterai des lignes plus tard, sans que ça te gène dans ta réponse. Bon oké, la musique ne correspond pas très bien, mais je ne savais pas quoi mettre. EDIT : Les Rps Lgdc ce n'est vraiment pas mon truc, finalement...]
Nuit Estivale Lieutenante du Tonnerre & Modo Crèp. Le McDo, c'est très bon pour la santé ♪
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Jeu 9 Juin - 0:11
